JOHN BARRY – On Her Majesty’s Secret Service : Music From the Motion Picture – Expanded Edition (La-La Land Records)

Pendant qu’Amazon, nouveau détenteur de la franchise 007, s’amuse à gommer tout connotation avec des armes à feu sur leurs nouveaux visuels, rendant la chose totalement incohérente (on n’avait pas vu plus ubuesque depuis l’affiche française de Pulp Fiction), le label La-La Land continue son exhumation des bandes originales de toutes les aventures passées de James Bond.

Après de premières salves en mode combo, les sorties sont désormais isolées et proposées uniquement via des canaux de ventes officiels (rendant leur acquisitions un peu plus complexe et toujours plus onéreuse). Mais quand on aime, on ne compte pas vraiment et il faut bien admettre que le travail effectué pour ces sorties écrase d’un revers de la main toutes les précédentes éditions.

Retour en arrière. En 1988, Capitol Records USA, détentrice du défunt label United Artists, sortait à la grande époque du CD l’intégralité des bandes originales existantes en mode copié/collé des vinyles originaux. Aucun bonus donc, mais des masters tout à fait honorables, exempts d’une quelconque remasterisation, donc fidèles aux mixages originaux.

L’année 2003 résonna comme une bénédiction pour les aficionados de John Barry, puisque de nouvelles versions restaurées, majoritairement augmentées de nombreux bonus, faisaient leur apparition dans nos bacs. Les disques étant proposé au « nice price » (comprendre : le « prix doux » généralement pratiqués par les maisons de disques sur le back catalogue), il était donc facile d’acquérir la collection complète sans se ruiner (sans parler du fait que ces versions, pressées à large échelle, se retrouvaient facilement dans les bacs de déstockages de nos échoppes).

pochette originale de l’album vinyle paru en 1969

On pensait le dossier clos, jusqu’au moment où des éditions pirates commencèrent à apparaitre sur différents sites de revente voilà une dizaine d’années. Proposant pour la première fois des versions complètes proposées dans l’ordre chronologique, ces bootlegs à la qualité étonnante laissait penser que d’autres plus officielles allaient émerger. Exactement ce qui est en train de se profiler, mois après mois, grâce à La La Land Records.

Tout n’est pas encore sorti, certains volumes sont déjà épuisés et les titres incriminés sont publiés au gré de pseudo anniversaires-alibis. Toujours est-il que le résultat est clairement à la hauteur des espérances, sans toutefois complètement justifier les prix exorbitants pratiqués par le label (une cinquantaine de franc pour un double-CD).

Tous les volumes sont de véritables malles à trésor, mais il paraissait logique de mettre l’accent sur celui consacré à On Her Majesty’s Secret Service, paru à la fin de l’été. Tout d’abord parce qu’il s’agit incontestablement de la meilleure partition de John Barry, mais aussi car cette dernière est sans doute la plus conséquente et donc, par déclinaison, jamais jusqu’ici publiée en intégralité.

Autre détail singulier : le disque sorti en 1969 a été créé à partir des bandes masters originales et non de copies de première génération faites pour le montage des albums (chose qui ne devrait jamais se produire – mon camarade David Hadzis pourrait vous en dire long sur ce sujet qu’il maitrise sur le bout des doigts). La conséquence majeure est que deux prises différentes furent utilisées pour le thème instrumental principal.

Il semblait donc impossible de parvenir à reconstituer le puzzle, puisque les bandes masters s’en trouvait amputées de certaines portions. Mais grâce à l’avancée technologique, la recréation de la version originale dudit thème, tel que l’on peut l’entendre dans le film, fut possible. Et ça claque sévère ! Un détail me direz-vous, mais quand on en est au stade d’un ultime rachat de cette indispensable BO, cette broutille devient essentielle.

On notera simplement, en micro-bémol, que cette édition ne reprend pas les versions françaises et allemandes de la chanson ringarde Do You Know How Christmas Trees Are Growns ?, utilisée dans les exploitations hexagonales et teutonnes du film. On chipote certes, mais à ce stade-là, on peut se le permettre.

SWING OUT SISTER : Certain Shades of Limelight (Cherry Red Records)

Historiquement dévolu à faire découvrir des groupes anglais émergeants (Everything But The Girl y a publié ses premières chansons), le label Cherry Red s’est depuis reconverti, via sa branche Cherry Pop, dans la publication d’intégrales d’artistes ayant fait de beaux parcours dans les années 1980 et 1990.

Au registre, la publication courant 2022 d’un très beau coffret de 8 CDs consacré à Swing Out Sister, assurément la meilleure formation brit-pop à connotations jazz et soul évidentes (mais dont le succès sur territoire francophone a toujours été malheureusement plus confidentielle qu’ailleurs) s’est révélée une véritable bénédiction.

Regroupant les trois premiers albums de la formation, le box s’étendait très largement en offrant, outre avec toutes les faces B de singles et autres remixes parus à l’époque où l’industrie musicale permettait encore ce genre de luxe, le fameux Live at the Jazz Café, paru en 1994 uniquement au Japon.

Trois plus tard, et suite un franc succès du premier volume, Cherry Pop publie le deuxième coffret de ce qui commence à ressembler à une intégrale en bonne et due forme de Swing Out Sister. Offrant un visuel très différent du premier box tout en gardant une identité propre via un « revisitage » des pochettes originales des albums, Certain Shades of Limelight surprend par l’étendue de son contenu, couvrant la période 1994-2004.

Là où l’on aurait pu légitimement penser que cette seconde anthologie, à nouveau répartie sur 8 CDs, ferait comme son prédécesseur avec trois albums, le présent box en contient cinq : The Living Return (1994, l’album le plus Acid Jazz de la formation), Shapes and Patterns (1996, feel good record par excellence), Filth And Dreams (1997, peut-être l’opus le moins inspiré de SOS, publié jusqu’ici uniquement au pays du soleil levant), Somewhere Deep In The Night (2000, sans conteste le chef d’œuvre du groupe) et Where Our Love Grows (2002, qui réitère l’aspect pop solaire de Shapes and Patterns).

A ça vient s’ajouter The Big Elsewhere, très long single japonais ultra original car n’offrant qu’un seul morceau – Now Your Not Here – se déclinant en 8 variations différentes (réhaussé ici par 5 remix plus ou moins convaincants) et deux CDs regroupant non pas des inédits – la période n’était plus à la mode des face B – mais maintes versions alternatives et autres remixes présentes sur les quelques singles de Swing Out Sister parus à l’époque.

Si certains « edits » sonneront passablement rébarbatifs, mentionnons la présence ici du très rare remix de Who’s Been Sleeping, dont la version originale ouvrait l’album Filth and Dreams. Se permettant l’incursion de la ligne harmonique de Brown Baby/Save the Children, incontournable de la discographie 70s de Diana Ross, à leur propre morceau, le combo démontrait ici l’étendue de ses majestueuses références, utilisées avec une intelligence rarement égalée (l’album Somewhere Deep in the Night regorge d’ailleurs de ce genre d’appropriation divines).

Reste à savoir ce que pourrait contenir un hypothétique troisième coffret, que l’on espère pourtant arriver dans un laps de temps raisonnable. Les deux derniers albums du Swing Out Sister, publiés originellement sur leur propre label ? Différents concerts sortis entre deux ? Une compilation de réinterprétations ? Une musique de film publiée en catimini ? Osons rêver : un nouvel album ? Si trois ans doivent à nouveau séparer ce deuxième opus du troisième et dernier, de magnifiques choses inattendues peuvent encore prendre forme…

Le fameux mix inédit de Who’s Been Sleeping :

DIONNE WARWICK : Make It Easy on Yourself – The Scepter Recordings 1962-1971 (SoulMusic Records/Second Disc)

Les choses ont, assez logiquement, été faites à l’envers : du plus dispensables à l’indispensable. Après la publication de l’intégrale des années Arista (1979-1994, les moins passionnantes) et celle de la période Warner (1972-1977, époque malheureusement la moins connue), SoulMusic publie en cette fin d’été son dernier volume consacré à Dionne Warwick avec les années Scepter.

Étalée sur une décennie, de 1962 à 1971, cette période est à la fois la plus prolifique (14 albums studios en 7 ans !) et la plus fameuse. Donc, par déclinaison, la meilleure. La raison en est l’association quasi-exclusive de la toute jeune chanteuse avec le tandem de compositeurs Burt Bacharach et Hal David, incontestablement le plus talentueux de l’histoire de la pop. Ceci avant que l’inévitable scission entre les ces trois faiseurs de tubes ne se produise (correspondant au moment où la chanteuse ajoutera un « e » à la fin de son nom sous les conseils étranges d’une astrologue).

Célébré depuis très longtemps (grosso modo le milieu des années 1990, moment où l’Easy Listening revient à la mode en Angleterre et passe du statut méprisant de musique pour salle d’attente à celui de son pour hipsters), le catalogue Scepter de Dionne Warwick restait néanmoins difficilement accessible autrement que via quelques albums sortis en catimini dans des séries budgets disponibles aux caisses de supermarchés, quelques belles exhumations américaines ou des imports japonais aussi onéreux que rapidement épuisés.

La publication de cette intégrale est donc une pure bénédiction pour tout amateur de musique pop puisque tout, absolument tout, est ici présent. Seuls sont portées manquantes les versions monos des premiers albums (publiées en bonus de chaque disque au Japon en 2013), mais ceci est un moindre mal.

En gros plus, le présent coffret inclus différentes compilations contenant des inédits, sorties chez Scepter après le départ de Miss Warwick du label (The Dionne Warwicke Story – qui plus est ici agrémenté de 75 minutes inédites – et From Within), deux albums jusqu’ici assez mal représentés en CD (The Magic of Believing, Dionne Warwick in Paris – live hybride contenant ici par chance en bonus les prises studio de certains titres) et un 12e CD bourré de titres rares. Seule la compilation Dionne Warwick’s Greatest Motion Picture Hits (1969) n’est pas ici physiquement représentée, les quelques titres absents ailleurs étant disséminés en bonus sur d’autres CDs.

On passera sous silence le côté cheap, comme dans le cas des deux autres coffrets, du visuels de différents CDs, ainsi que quelques curiosités de remasterisation (la plus flagrante se situant sur le formidable morceau Something Special de l’album On Stage and in the Movies) au vu du tarif très attractif de ce petit objet à la fois très complet et peu encombrant.

LALO SCHIFRIN – The Early Years (Enlightenment Records)

Alors que Stéphane Lerouge a publié un coffret très complet consacré au compositeur argentin (The Sound of Lalo Schifrin) fin de l’année dernière, il est intéressant de se pencher sur un autre petit box assez énigmatique, sorti dans l’indifférence générale voilà 8 ans. Sobrement intitulé The Early Years, nanti d’un visuel ultra minimaliste, ce coffret de 4 CD bourré à craquer (chaque disque à une durée record de 82 mns !) contient pelle-mêle 10 albums complets datant du début de carrière de Lalo Schifrin.

Si certaines galettes contenues ici ont depuis longtemps été rééditées, on mentionnera quelques exhumations miraculeuses, telles que Spectrum (1957, le seul du coffret tiré d’un vinyle), Between Broadway and Hollywood (1963), où le compositeur s’appropriait, façon jazz, des thèmes de films qu’il n’a pas personnellement composés, ou New Fantasy (1964), sublime disque dont le morceau d’ouverture annonce tout ce qui suivra chez Schifrin.

L’aficionados râlera, à juste titre peut-être, devant le côté sommaire de l’unique visuel du coffret, repris partout, et qui n’affiche même pas les vignettes de la totalité des albums représentés ici.

Sorti sur un micro-label anglais ayant visiblement récupéré à son compte et sans exclusivité les droits d’une grosse poignée de disques de Lalo Schifrin, The Early Years a néanmoins le gros avantage de permettre aux fans d’accéder à quelques perles rares, et surtout de suivre l’évolution du maitre argentin dans sa période précédent son âge d’or, fait de bandes originales devenues légendaires (Mission : Impossible, Mannix, Bullitt, Dirty Harry, Enter The Dragon…).

On est également halluciné de voir à quel point le son « schifrinien » a sans l’ombre d’un doute influencé Quincy Jones pour son légendaire album Big Band Bossa Nova (sur lequel Schrifin officie d’ailleurs en tant que pianiste), resté bien plus célèbre que les galettes homologues de Lalo, pourtant toutes aussi bonnes.

Attention toutefois : le coffret semble sur le point d’être épuisé et, sans surprise, son prix est en train de prendre l’ascenseur. Il est néanmoins encore possible d’en dénicher une copie, en cherchant la moindre, pour une 15e de francs. Quant aux albums représentés chronologiquement et en intégralité dans le coffret, en voici la liste exhaustive :

SPECTRUM (Epic, 1957)

PIANO ESPANOL (Tico Records, 1959)

LALO=BRILLIANCE – THE PIANO OF LALO SCHIFRIN (Roulette, 1962)

BOSSA NOVA – NEW BRAZILIAN JAZZ (Audio Fidelity, 1962)

PIANO, STRINGS AND BOSSA NOVA (Verve Records, 1963)

SAMBA PARA DOS (avec Bob Brookmeyer, Verve, 1963)

BETWEEN BROADWAY & HOLLYWOOD (MGM, 1963)

EXPLORATIONS (avec Louis Bellson, Roulette, 1964)

NEW FANTASY (Verve Records, 1964)

GONE WITH THE WAVES – Original Soundtrack Recording (Colpix Records, 1964)

HAROLD ROBBINS presents the Music of ANTONIO CARLOS JOBIM  “Music from THE ADVENTURERS – THE RAY BROWN ORCHESTRA / Arranged by QUINCY JONES” (1970, Symbolic/Varese Sarabande)

Au rayon des énigmes musicales, ce disque en est une remarquable. Les informations à son sujet étant difficiles à confirmer, l’exposé suivant est donc à prendre au conditionnel.

Fier du succès fracassant du film Alfie et venant de réaliser son premier James Bond (On ne vit que deux fois), le cinéaste britannique Lewis Gilbert se voit offrir un pont d’or par la Paramount pour réaliser l’adaptation du prochain livre de Harold Robbins, auteur américain restant encore aujourd’hui comme l’un des auteurs les plus lus à travers le globe (750 millions de livres vendus, alors que l’écrivain reste totalement inconnu en France).

Robbins étant l’écrivain à succès au milieu des années 1960, les droits de son futur livre The Adventurers, dont il n’a pas encore écrit une ligne, sont vendus au producteur Joseph E. Levine qui s’associera, au vu de l’ampleur du projet d’adaptation cinématographique, avec la Paramount, à ce moment-là au bord de la faillite.

Écrit par Robbins himself, le premier scénario du film est rejeté par Lewis Gilbert. Motif : trop sombre et violent pour se voir transposé en Epic, genre ayant connu ses heures de gloire 10 ans plus tôt, lui aussi en perte de vitesse à l’aube des 70s (ceci n’empêchera pourtant pas les majors de continuer à produire des fours retentissants jusqu’en 1973).

Charcuté d’une trentaine de minute à la hâte par le studio suite à des séances-tests catastrophiques, expurgé de son côté « trashy » (Aznavour ayant une garçonnière déguisée en chambre de torture moyenâgeuse, pas possible ? vérifiez donc pour voir…), The Adventurers restera pourtant dans les annales pour être le premier (le seul ?) film dont l’avant-première devant l’équipe de tournage et un parterre d’invités prestigieux se fera… à bord d’un Boeing 747 en plein vol, lui-aussi en inauguration ! Une double-baptême assez saugrenu il faut bien le dire, mais tellement surréaliste qu’on aurait adoré y assister.

Autre étrangeté : la bande originale du film est confiée à Antonio Carlos Jobim. Ce sera le seul « soundtrack » américain de sa carrière. On est d’ailleurs étonné par la tenue très classique, pour ne pas dire académique, de l’ensemble. Surtout quand on sait qu’Eumir Deodato tenait ici la position de producteur des sessions, mais aussi de compositeur de certains thèmes (son apport a sans doute été plus important qu’on ne le pense, une phrase-bateau, placée en fin de générique du film, semble attester de la véracité de la chose). Autre curiosité : certaines musiques de source (comprendre : des morceaux que les personnages entendent en même temps que le spectateur) sont à mettre au crédit de Gianni Ferrio.

Si le disque de la bande originale du film n’est pas passé à la postérité, il aura largement servi l’album Tide de Jobim, produit par Deodato la même année, plusieurs thèmes composés pour The Adventurers ayant été réutilisés/réarrangés pour l’occasion. Pourtant, la meilleure déclinaison musicale du travail de Jobim pour The Adventurers se situe ailleurs encore.

Sans doute déçu d’avoir été écarté de l’adaptation de son ouvrage, Harold Robbins produit de son côté un album en utilisant directement son patronyme comme argument de vente, mais aussi le titre et l’iconographie du film, sans doute afin mieux brouiller les pistes.

Egalement vendu donc comme étant la musique du film de Lewis Gilbert, cet OVNI, chapeauté par un Quincy Jones au meilleur de sa forme (avec également la complicité de personnalités indispensable de la scène soul-funk US, telles que Dave Grusin et J.J. Johnson), est en majeure partie constitué d’appropriations groovy assez incroyables du travail de Jobim. Seule une plage (Coming and Going, assurément la plus culte) est une composition originale.

La redécouverte aujourd’hui de la présente pépite met aussi et surtout à jour une énorme supercherie, visiblement encore peu connue du grand public : la deuxième plage du disque (Go Down Dying) semblera en effet familière aux aficionados d’albums incontournables des années 1990, puisqu’elle servira de matrice à Human Behaviour, le premier tube de Björk, qui ouvre Debut, son premier album ! Et sans grande surprise, la composition de ce titre archi-connu est attribuée à la chanteuse islandaise et Nellee Hooper, figure incontournable de la production musicale britannique de l’époque. Aucune mention du travail d’Antonio Carlos Jobim ou de Quincy Jones n’apparaissent dans les crédits de l’album de Björk…

Le fameux seul titre original de l’album (avec la complicité vocale de la comédienne Sally Kellerman), à ne pas mettre entre toutes les oreilles :

Le titre sans lequel Björk n’aurait peut-être pas connu un début de carrière aussi fracassant :

JOHN BARRY – The Polydor Years (Quartet Records)

Après de nombreuses années passées chez CBS, le compositeur John Barry tombe sous la houlette de Polydor en 1972. En sortiront 3 albums, représentant une période d’entre-deux pour le compositeur, à cheval entre ses meilleures partitions pour le petit et le grand écran (On Her Majesty’s Secret Service, Diamonds Are Forever, The Persuaders) et une section de carrière plus académique (Out Of Africa, Dance With Wolves).

Regroupé dans un luxueux coffret récemment sorti chez Quartet Records, « l’intégrale Polydor » de Barry pourra rebuter l’afficionados du compositeur. En effet, deux des trois albums présents ici (The Concert et Americans) étaient déjà parus en France dans la collection « Ecoutez le cinéma » il y a quelques années. Le dernier quant à lui (Play It Again) se trouvait déjà en quasi-intégralité sur le volume consacré à John Barry de l’excellente collection germanique Louge Legends, sorti en 2001.

Le mélomane n’ayant encore rien acquis de cette période jettera sans hésitation son dévolu sur le présent objet (respectant pour la première fois les visuels originaux des disques), tandis que le collectionneur chevronné tentera de résister au besoin de posséder la micro-poignée de titres manquant à l’appel précédemment (5 au total).

Parmi les nombreux thèmes réinterprétés ici de manière beaucoup plus inspirée que sur les albums CBS de l’artiste, mentionnons l’incontournable This Way Mary, version « amicalemenvôtrienne » du thème du film Mary, Queen of Scots. Un riffle qui ne manquera d’ailleurs pas d’inspirer le combo britannique Chapterhouse au début des années 1990, pour ce qui reste sans l’ombre d’un doute leur meilleur titre. Produit à une époque où on ne se souciait d’ailleurs guère de signifier un emprunt pourtant évident, sans lequel le morceau serait à coup-sûr resté insignifiant…

Le thème original de John Barry :

L’emprunt peu discret de Chapterhouse, non-mentionné sur le disque :