
A Londres, dans un avenir proche, un commando de la Protection Animale fait irruption dans un laboratoire top secret. Malgré les mises en garde du personnel de l’institut, les défenseurs de la nature libèrent des dizaines de chimpanzés porteurs d’un virus mortel…
28 jours plus tard, Jim (Cillian Murphy), un coursier qui a subi un accident grave, sort du coma dans un hôpital déserté. Ne comprenant rien à la situation, il décide d’arpenter la capitale anglaise sinistrée, qui ressemble désormais à une zone dévastée par une catastrophe nucléaire. Après plusieurs heures, Jim fini par tomber sur Selena, Frank et Hannah, trois rescapés, qui lui explique la situation : durant son long sommeil, le pays a bel et bien été dévasté par un virus extrêmement contagieux, capable de terrasser une personne adulte en quelque secondes et de le plonger dans un état de rage psychotique intense. Ne sachant plus que faire, les quatre survivants tentent de se diriger vers Manchester, où une troupe de soldats élitaires ont mis en place une zone sécurisée pour les rescapés…
Après l’échec cuisant de son film La Plage, on ne donnait pas cher de la peau du réalisateur Danny Boyle. Pourtant, ce metteur en scène britannique, déjà auteur de longs-métrages aussi intéressants que Petits Meurtres entre Amis, Trainspotting et Une Vie moins ordinaire, revient en force avec 28 Jours Plus Tard, petit film d’horreur privilégiant une atmosphère oppressante à des effets spéciaux high-tech. Autant un hommage à des longs-métrages de science-fiction anticipatoires des années 70 (tel que The Omega Man de Boris Sagal, auquel le présent film fait référence) qu’aux œuvres de zombies de l’américain George Romero, 28 Jours Plus Tard marque un des moments forts de cette année cinématographique.
Danny Boyle a tourné 28 Jours Plus Tard à l’aide de caméras numériques, rendant ainsi son récit plus crédible. A la limite de l’image documentaire, sa mise en scène créer un climat de terreur dont le spectateur ne sortira pas indemne. Tout comme ce fut le cas pour ses deux premiers longs-métrages, Boyle brouille les pistes en route, faisant basculer son film dans une sorte de cataclysme humain, dont l’intensité n’est pas sans rappeler celle de Délivrance de John Boorman. En plus d’être le film le plus original de l’année, 28 Jours Plus Tard est également le meilleur de son metteur en scène. A voir absolument, à condition de ne pas avoir l’âme sensible…
Texte originellement publié dans la presse romande en août 2003.

Où voir le film ?
Tourné à l’aide de caméras mini-DV mais sans avoir recours à la HD, 28 jours plus tard est donc, dans une certaine mesure, un film perdu car ne répondant pas aux critères techniques actuels. Inutile donc de tenter dénicher le métrage dans un format Blu-ray ou, encore plus absurde, en 4K. Un bon vieux DVD déniché dans une solderie fera très bien l’affaire (surtout qu’il s’agit actuellement de la seule possibilité de visionner le film avec une cadence de défilement correcte (le film de Danny Boyle a été tournée en 25 images/seconde).