UN FLIC VOIT ROUGE (MARK IL POLIZIOTTO, Stelvio Massi, 1975)

Le commissaire Mark Terzi (Franco Gasparri), de la brigade des stupéfiants de Milan, doit enquêter sur les activités de l’homme d’affaires Benzi (Lee J. Cobb), soupçonné d’être à la tête d’un trafic de drogue international. Aidé par un second, le flic aux méthodes expéditives et peu conventionnelles part se confronter à celui qui se dit intouchable.

A mi-chemin entre Dirty Harry (pour le côté je tire d’abord et je ferai les sommations ensuite) et French Connection (pour l’aspect opiniâtre d’un flic prêt à tout pour coffret le gros bonnet d’un trafic évident), Un flic voit rouge est la parfaite démonstration de ce que l’Italie produisait au milieu des années 70, niveau polar.

Et même si ce poliziottesco surfe (comme tant d’autres) sur des classiques US, il parvient assez admirablement à tirer son épingle du jeu. Qui penserait en effet, ne serait-ce qu’une seconde, qu’une poursuite entre une R5 et une CX pourrait non seulement être visible ailleurs que dans un épisode de Derrick, mais se révéler de surcroit ultra-crédible ? Sans jamais faire dans la dentelle, le réalisateur Stelvio Massi réussi à donner de la personnalité à son métrage, sans pour autant ne transiger aux règles imposées par le genre.

Niveau casting, Un flic voit rouge ne manque pas non plus d’originalité en donnant le rôle principal à Franco Gasparri, comédien relativement inexpressif, mais qui a un talent inné inconscient : il est, suivant les angles de caméra, le sosie parfait de Jean-Michel Jarre ! Drôle d’idée par contre de confier sa voix française à Gérard Hernandez, pas du tout à l’aise dans l’exercice, et qui accentue encore le décalage entre un flic sensé avoir un charisme imparable et ce que l’on voit concrètement à l’écran.

Niveau soundtrack, Un flic voit rouge est également un cas tellement unique qu’il mériterait à lui-seul une analyse approfondie. Signée par l’excellent Stelvio Cipriani, la bande originale, via son thème principal (que l’on entend finalement très peu dans le film), est un authentique plagiat de « T » stand for Trouble de Marvin Gaye (tiré du film Trouble Man). Si on sait depuis très longtemps que cet imparable riffle soul-jazzy instrumental sera pillé par Suprême NTM dans leur premier single (Le monde de demain), le copié/collé qu’en fait Cipriani est par contre d’une notoriété beaucoup plus discrète.

Où voir le film ?

Disponible, de même que sa suite produite dans la foulée, en combo Blu-ray+DVD chez Artus Films. Comme toujours avec l’éditeur, le produit est visuellement magnifique et la copie de film est clairement ce qu’on peut attendre de mieux pour un film d’exploitation européen des années 70.

La démonstration du copié/collé musical :

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