ZODIAC (David Fincher, 2007)

Le cinéaste David Fincher revient avec un thriller mettant en scène un serial killer. Mais au lieu de signer un simple long-métrage dans la mouvance de Se7en, ce surdoué décide de se pencher d’avantage sur l’investigation et l’enquête que sur le tueur. Un travail en définitive plus proche des Hommes du Président que du film qui fit sa renommée.

De 1969 à l’aube des années 80, l’affaire du « Tueur du Zodiaque » défrayant la chronique aux Etats-Unis, sans qu’aucun suspect ne soit jamais appréhendé. A coup de provocations par presse interposée et grâce à sa faculté d’échapper aux forces de l’ordre, Zodiac sera à juste titre comparé à Jack l’Eventreur. Le destin de trois hommes en sera d’ailleurs à jamais bouleversé : L’inspecteur David Toschi (Mark Ruffalo), le reporteur Paul Avery (Robert Downey Jr.) et Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal), timide dessinateur de presse pour qui cette affaire deviendra une véritable quête personnelle.

David Fincher avait annoncé la couleur dès la préparation de Zodiac, à savoir qu’il ne ferait pas un nouveau Se7en. En effet, difficile retour aux sources pour un cinéaste connu de tous pour avoir réalisé l’un des films de serial killer les plus convaincants des années 90. Ardue donc d’entreprendre une reconstitution minutieuse de l’affaire du Zodiaque, sans que personne ne puisse entreprendre la moindre comparaison avec son long-métrage de 1995.

Intelligent, Fincher décide donc de cibler d’avantage son intrigue sur les principaux protagonistes de la laborieuse enquête que sur le tueur proprement parlé. Ainsi, Zodiac n’est ici qu’une une astuce scénaristique afin de pouvoir faire progresser l’obsession des trois enquêteurs tentant de faire toute la lumière sur l’affaire. A la manière d’Alan J. Pakula avec Les Hommes du Président, David Fincher livre un film d’investigation palpitant, sans jamais verser dans le sordide, pas plus que dans la violence graphique.

Assurément l’un des meilleurs films que l’on ait pu voir depuis le début de la décennie, Zodiac n’est donc pas une œuvre à réserver aux amateurs de sensations fortes. Au contraire : David Fincher parvient à captiver le spectateur de la même manière que le furent les véritables acteurs de cette sordide histoire. A voir impérativement, à condition bien entendu d’aimer être surpris par l’originalité d’un film à gros budget.

Texte originellement publié dans la presse romande en mai 2007.

Où voir le film ?

Comme bientôt tous les films de David Fincher, Zodiac vient de faire peau neuve, grâce à un nouveau master 4K, supervisé par le réalisateur. On est cependant surpris, pour ne pas dire carrément déçu, de ne trouver sur l’édition qui vient d’apparaitre dans nos bacs un disque ne proposant rien dautre que la version cinéma de film en format UHD.

Il peut donc d’avérer plus intéressant d’acquérir une version homologue européenne, ces dernières proposants toutes, en plus des mêmes options de langues et pour un prix comparable, le Blu-ray du film contenant le Director’s Cut du film (5 petites minutes rendant objectivement le métrage encore meilleur) et  des heures de bonus réellement passionnantes.

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