
Les choses ont, assez logiquement, été faites à l’envers : du plus dispensables à l’indispensable. Après la publication de l’intégrale des années Arista (1979-1994, les moins passionnantes) et celle de la période Warner (1972-1977, époque malheureusement la moins connue), SoulMusic publie en cette fin d’été son dernier volume consacré à Dionne Warwick avec les années Scepter.
Étalée sur une décennie, de 1962 à 1971, cette période est à la fois la plus prolifique (14 albums studios en 7 ans !) et la plus fameuse. Donc, par déclinaison, la meilleure. La raison en est l’association quasi-exclusive de la toute jeune chanteuse avec le tandem de compositeurs Burt Bacharach et Hal David, incontestablement le plus talentueux de l’histoire de la pop. Ceci avant que l’inévitable scission entre les ces trois faiseurs de tubes ne se produise (correspondant au moment où la chanteuse ajoutera un « e » à la fin de son nom sous les conseils étranges d’une astrologue).
Célébré depuis très longtemps (grosso modo le milieu des années 1990, moment où l’Easy Listening revient à la mode en Angleterre et passe du statut méprisant de musique pour salle d’attente à celui de son pour hipsters), le catalogue Scepter de Dionne Warwick restait néanmoins difficilement accessible autrement que via quelques albums sortis en catimini dans des séries budgets disponibles aux caisses de supermarchés, quelques belles exhumations américaines ou des imports japonais aussi onéreux que rapidement épuisés.
La publication de cette intégrale est donc une pure bénédiction pour tout amateur de musique pop puisque tout, absolument tout, est ici présent. Seuls sont portées manquantes les versions monos des premiers albums (publiées en bonus de chaque disque au Japon en 2013), mais ceci est un moindre mal.
En gros plus, le présent coffret inclus différentes compilations contenant des inédits, sorties chez Scepter après le départ de Miss Warwick du label (The Dionne Warwicke Story – qui plus est ici agrémenté de 75 minutes inédites – et From Within), deux albums jusqu’ici assez mal représentés en CD (The Magic of Believing, Dionne Warwick in Paris – live hybride contenant ici par chance en bonus les prises studio de certains titres) et un 12e CD bourré de titres rares. Seule la compilation Dionne Warwick’s Greatest Motion Picture Hits (1969) n’est pas ici physiquement représentée, les quelques titres absents ailleurs étant disséminés en bonus sur d’autres CDs.
On passera sous silence le côté cheap, comme dans le cas des deux autres coffrets, du visuels de différents CDs, ainsi que quelques curiosités de remasterisation (la plus flagrante se situant sur le formidable morceau Something Special de l’album On Stage and in the Movies) au vu du tarif très attractif de ce petit objet à la fois très complet et peu encombrant.

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