
Alors que le monde semble s’effondrer, que les catastrophes naturelles s’enchaînent, qu’Internet est coupé, des panneaux publicitaires remercient un certain Chuck pour ses 39 merveilleuses années passées. Pourtant, personne ne semble connaitre cet homme d’apparence ordinaire…
Au mois de mars 1995 sortait dans l’indifférence générale sur nos écrans Les évadés de Frank Darabont, adaptation d’une nouvelle de Stephen King. 30 ans plus tard, ce flop retentissant est devenu le film le mieux noté de la plateforme IMDb.
Au mois de juin 2025 sortait dans nos cinémas, une nouvelle fois dans l’indifférence globale, Life of Chuck, d’après un court roman de Stephen King. Sans tirer de plan sur la comète, et sans mauvais jeu de mots au regard du sujet du film, fort est à parier que le film de Mike Flanagan gagnera en estime avec les années.
Appartenant aux œuvres de King ne faisant pas directement appel au fantastique, Life of Chuck est sans cesse comparé à Stand by Me. On pourra légitiment lui trouver plus de points communs avec Cœurs Perdus en Atlantide (Hearts in Atlantis, Scott Hicks, 2001), autre adaptation d’une nouvelle de Stephen King s’étant soldée par flop retentissant, et qui n’a malheureusement pas eu droit jusqu’ici à une quelconque réhabilitation jusqu’ici.

Mais revenons au film de Mike Flanagan, réalisateur s’étant déjà par deux fois dans le passé intéressé à l’œuvre de Stephen King (Jessie, roman jugé comme impossible à adapter en 2017 et Docteur Sleep, suite peu convaincante de Shining, en 2019).
Adorant jouer avec les possibilités techniques actuelles (il l’avait déjà brillamment fait dans Ouija : Origins of Evil en poussant le vice jusqu’à ajouter à son film de faux points de repère pour les changements de bobines), Flanagan joue ici avec différents formats d’image en fonction des trois chapitres, situés à des époques différentes, du film.
Si l’astuce fonctionne admirablement au cinéma, elle se fait plus discrète en vidéo. En effet, tandis que le formatage intelligemment modifié de l’ensemble pour le petit écran évite l’effet « boite dans la boite » (comme ce fut le cas pour d’autres métrages utilisant le multi-format, tels que L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux), il fait presque passer inaperçu un subterfuge apportant pourtant concrètement un plus à l’esthétisme de l’œuvre.

Difficile d’en dire plus sur Life of Chuck sans en dire trop. Ajoutons simplement que si toute la promotion du film est axée Tom Hiddleston, le comédien britannique en est l’axe central sans pour autant être omniprésent à l’écran.
Œuvre faisant appel à des notions telles « l’infiniment grand et l’infiniment petit » comme une perception plus que potentielle, parabole universelle sur le sentiment de « déjà vu » et la possibilité de déconsidérer une vanité très ancrée dans nos sociétés occidentales afin de concentrer ses efforts sur des valeurs fondamentales intrinsèques, Life of Chuck réussi avec une simplicité déconcertante tout ce que le très ambitieux Cloud Atlas n’était parvenu qu’à effleurer.
Film qui restera à coup-sûr comme l’un des meilleurs de l’année cinématographique 2025, Life of Chuck mettra peut-être du temps avant d’être considéré comme le métrage essentiel qu’il est. La consécration du film de Mike Flanagan n’attend peut-être que vous pour devenir concrète…

Où voir le film ?
Première publication de l’éditeur Nour Films, le Blu-ray de Life of Chuck est de très bonne tenue et cible l’essentiel. Le making of et les interviews présentées en bonus vous donneront un complément passionnant sur la genèse du film. Les premiers exemplaires du produit contiennent également en cadeau deux goodies papier s’avérant, une fois n’est pas coutume, plus qu’un simple gadgets, des petits objets fort utiles.
