LES RITES SEXUELS DU DIABLE (LOS RITOS SEXUALES DEL DIABLO, José Ramon Larraz, 1982)

Après la mort brutale de son frère, Carol (Vanessa Hidalgo) se rend en Angleterre chez sa belle-sœur Fiona (Helga Liné) avec son fiancé. Rapidement, elle découvre que cette dernière s’adonne à des pratiques de messes noires au sein d’une secte d’adorateurs du Diable…

Avec un titre pareillement racoleur, il y avait de quoi se méfier. Mais lorsqu’on s’aperçu que cette curieuse bobine espagnole, datant du début des années 1980, était paru sous la houlette d’Artus Films, l’envie de faire confiance à cet éditeur a le ligne éditoriale digne d’un parfait équilibriste passa au-dessus d’un quelconque a priori.

Premier constat : le travail d’équilibriste, consistant à mélanger les genres sans que la chose ne paraisse saugrenue, est autant applicable à Artus qu’au cinéaste José Ramon Larraz (Vampyres), tant le mix entre un érotisme graphique évident et une ambiance horrifique contemporaine, typique du cinéma ibérique de genre de l’époque, fait ici bon ménage.

De là à dire que Les rites sexuels du Diable est un cas d’école, il n’y a qu’un petit pas. On a beau chercher d’autre exemple de métrages ayant su surfer avec succès entre deux styles propres au cinéma bis, il semble en effet difficile de trouver plus représentatif que ce film de Larraz, pourtant considéré très injustement comme l’un de ses plus mauvais.

Restant encore à ce jour le seul réalisateur ayant une œuvre exclusivement destinée aux cinémas de quartier, mais dont un film s’est retrouvé en lice pour la Palme d’Or (Symptoms, 1974), Larraz parvient, au même titre que le britannique Pete Walker (dont Flagellations et Mortelles confessions, deux des meilleures bobines, sont également sortis chez Artus), à créer une ambiance hautement anxiogène avec peu de chose et des moyens ultra-réduits.

Tandis que toute l’intelligentsia culturelle sacralise l’exhumation miraculeuse du pourtant très moyen The Appointment de Lindsey C. Vickers (1981), la sortie du présent film de Larraz risque malheureusement de passer inaperçue en dehors du petit cercle d’aficionados d’un cinéma de genre qui parfois, comme ici, parvient à être plus qu’un simple produit d’exploitation périssable. A découvrir donc sans préjugé.

Où voir le film ?

Disponible en combo Blu-ray+DVD chez Artus Films. Présentant quelques défauts, la pellicule utilisée pour le transfert reste de très bonne tenue, avec un très bon rendu de la photographie originelle, donnant au film un aspect très 70s.

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