REVES SANGLANTS (THE SENDER, Roger Christian, 1982)

Un adolescent amnésique (Zeljko Ivanek) est admis dans un hôpital psychiatrique après une tentative de suicide. Ce dernier semble posséder un curieux pouvoir : celui de transmettre ses rêves et cauchemars à d’autres personnes…

Ce film-là était l’un de ceux apparu dans nos vidéoclubs au moment de leur démocratisation. Totalement disparu des radars éditoriaux depuis cette époque bénie, où les ados que nous étions ne manquions jamais une occasion de nous attarder longuement au rayon « horreur », Rêves sanglants se voit enfin édité dans nos contrées et pourra donc rejoindre La vallée de la mort et En plein cauchemar (sortis il y a quelque temps chez Elephant Films) sur vos étagères.

Le réalisateur Roger Christian est un artisan resté dans certaines mémoires pour deux faits « mémorables ». Tout d’abord pour sa collaboration sur La guerre des étoiles et Alien, le 8e passager comme chef décorateur. Ensuite et surtout – mais pas dans le bon sens du terme – pour Battlefield Earth, nanar intersidéral basé sur un roman de Ron Hobbard, père fondateur de l’Église de Scientologie. L’exhumation de The Sender remet donc les pendules à l’heure concernant le cinéaste britannique, qui avait plutôt bien commencé sa carrière en décrochant par deux fois un Oscar.

Surfant à l’évidence sur les succès d’estime tels que Patrick de Richard Franklin ou Scanners de David Cronenberg, Rêves sanglants exploite le filon d’une horreur parapsychologique via un personnage dont la vie est un véritable enfer, car incapable de dompter son don, ou plutôt la malédiction dont il est victime depuis sa naissance.

Partageant certains éléments avec le formidable film de Sydney J. Furie L’Emprise (The Entity) sorti la même année, anticipant de manière claire Charlie (Firestarter, Mark L. Lester, 1984), The Sender est une œuvre suffisamment singulière dans l’histoire du film de genre pour séduire le spectateur à la recherche de petites perles rares.

Mentionnons encore la présence au générique de Shirley Knight, comédienne ayant connu un brillant début de carrière (Doux oiseau de jeunesse de Richard Brooks, Le groupe de Sidney Lumet), et qui se retrouvera ensuite reléguée à des prestations de second ordre. Un peu de la même manière que Zeljko Ivanek, sur lequel repose le présent film, devenu entretemps un second rôle récurrent du cinéma et de la télévision américaine.

Où voir le film ?

Disponible dans la collection « Angoisse » en coffret limité Blu-ray+DVD de l’éditeur Rimini, avec pour seul bonus une très originale bande annonce, mais avec le désormais traditionnel livret de Marc Toullec.

Le master – le même utilisé pour toutes les éditions disponibles à travers le globe – affiche quelques signes d’ancienneté (tâches et scratches de pellicule, définition et colorimétrie paraissant dater du début de l’ère HD). Ceci ne gâche heureusement en rien le visionnage de cette rareté et lui donne même une petite patine vintage pas déplaisante.

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