SWING OUT SISTER : Certain Shades of Limelight (Cherry Red Records)

Historiquement dévolu à faire découvrir des groupes anglais émergeants (Everything But The Girl y a publié ses premières chansons), le label Cherry Red s’est depuis reconverti, via sa branche Cherry Pop, dans la publication d’intégrales d’artistes ayant fait de beaux parcours dans les années 1980 et 1990.

Au registre, la publication courant 2022 d’un très beau coffret de 8 CDs consacré à Swing Out Sister, assurément la meilleure formation brit-pop à connotations jazz et soul évidentes (mais dont le succès sur territoire francophone a toujours été malheureusement plus confidentielle qu’ailleurs) s’est révélée une véritable bénédiction.

Regroupant les trois premiers albums de la formation, le box s’étendait très largement en offrant, outre avec toutes les faces B de singles et autres remixes parus à l’époque où l’industrie musicale permettait encore ce genre de luxe, le fameux Live at the Jazz Café, paru en 1994 uniquement au Japon.

Trois plus tard, et suite un franc succès du premier volume, Cherry Pop publie le deuxième coffret de ce qui commence à ressembler à une intégrale en bonne et due forme de Swing Out Sister. Offrant un visuel très différent du premier box tout en gardant une identité propre via un « revisitage » des pochettes originales des albums, Certain Shades of Limelight surprend par l’étendue de son contenu, couvrant la période 1994-2004.

Là où l’on aurait pu légitimement penser que cette seconde anthologie, à nouveau répartie sur 8 CDs, ferait comme son prédécesseur avec trois albums, le présent box en contient cinq : The Living Return (1994, l’album le plus Acid Jazz de la formation), Shapes and Patterns (1996, feel good record par excellence), Filth And Dreams (1997, peut-être l’opus le moins inspiré de SOS, publié jusqu’ici uniquement au pays du soleil levant), Somewhere Deep In The Night (2000, sans conteste le chef d’œuvre du groupe) et Where Our Love Grows (2002, qui réitère l’aspect pop solaire de Shapes and Patterns).

A ça vient s’ajouter The Big Elsewhere, très long single japonais ultra original car n’offrant qu’un seul morceau – Now Your Not Here – se déclinant en 8 variations différentes (réhaussé ici par 5 remix plus ou moins convaincants) et deux CDs regroupant non pas des inédits – la période n’était plus à la mode des face B – mais maintes versions alternatives et autres remixes présentes sur les quelques singles de Swing Out Sister parus à l’époque.

Si certains « edits » sonneront passablement rébarbatifs, mentionnons la présence ici du très rare remix de Who’s Been Sleeping, dont la version originale ouvrait l’album Filth and Dreams. Se permettant l’incursion de la ligne harmonique de Brown Baby/Save the Children, incontournable de la discographie 70s de Diana Ross, à leur propre morceau, le combo démontrait ici l’étendue de ses majestueuses références, utilisées avec une intelligence rarement égalée (l’album Somewhere Deep in the Night regorge d’ailleurs de ce genre d’appropriation divines).

Reste à savoir ce que pourrait contenir un hypothétique troisième coffret, que l’on espère pourtant arriver dans un laps de temps raisonnable. Les deux derniers albums du Swing Out Sister, publiés originellement sur leur propre label ? Différents concerts sortis entre deux ? Une compilation de réinterprétations ? Une musique de film publiée en catimini ? Osons rêver : un nouvel album ? Si trois ans doivent à nouveau séparer ce deuxième opus du troisième et dernier, de magnifiques choses inattendues peuvent encore prendre forme…

Le fameux mix inédit de Who’s Been Sleeping :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *